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Publié dans l’Echo le 18 Octobre 2019
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Le Club of Brussels* démarre sa saison 2 sur un sujet clé pour tous: préparer aux métiers de demain.
Par le Club of Brussels, un groupe de réflexion sur la transition économique
Une trentaine d’experts se sont réunis dans les bureaux d’Agoria pour trouver des alternatives pour reconnecter la population à ses vocations, à l’envie d’apprendre des métiers attendus par la société de demain – face aux enjeux multiples qui se promettent décoiffants.
L’état des lieux nous met en échec et mat: avec les éléments dont nous disposons, il nous manquera 600.000 personnes en Belgique d’ici 2030 pour faire tourner notre économie. Même si nous arrivons à “mettre à jour” les compétences de 4,6 millions de personnes, la Belgique perdra 95 milliards d’euros de PIB par an d’ici 2030, et de façon croissante d’ici là. Nous perdrons donc environ 540 milliards, alors qu’il nous en faudra autant pour financer pensions, sécu et 25 autres enjeux historiques qui vont venir converger d’ici là.
Ces enjeux sont doublés du fait que de nombreux jeunes sont en décalage par rapport aux jobs proposés, et que nombreux génération X et Y sont exsangues et incapables de rebondir sur les métiers technologiques – alors qu’ils devront encore “tirer” 15 à 20 ans…
Stratégie progressive proposée
Se préparer à l’avenir en informant le grand public sur les divers enjeux qui se profilent, et apprendre comment fonctionner de façon plus “systémique”. Par publications média, ainsi que conférences et articles, expliquer simplement les enjeux et opportunités cachées dessous. Avoir un message pragmatique mais optimiste – opportuniste et rassurant, doublé d’un appel à la mobilisation de ressources et talents autour de projets concrets, car on ne fera plus rien seul. Information et formations autour des nouvelles façons de fonctionner qui marchent (systémiques, collaboratives, multisolutions) avec témoignages et exemples.
Tester les idées sur le terrain sans attendre, avec les pionniers ainsi que les entreprises visionnaires. Selon le modèle validé d’extrapreneurs, jetant des ponts entre les entreprises, les territoires, les citoyens et les pouvoirs publics, démarrer des projets collaboratifs bien construits et maillés. Un projet territorial pilote démarre dans le Brabant wallon dans ce sens.
Communiquer sur ce qui marche. La communication est la clé. À travers le bruit et la dépression ambiante, sortir du lot avec des dynamiques excitantes dans lesquelles citoyens, entreprises et pouvoirs publics peuvent participer.
“La formation professionnelle doit être basée sur la motivation de chacun de s’épanouir.”
Mise en puissance des personnes et organisations sur de nouvelles compétences humaines et technologiques. Cela devrait être basé sur des liens avec des projets concrets apportant une plus-value directe, visible. Faire des liens entre des associations, des écoles, des communautés locales et Actiris, le Forem ou VDAB est essentiel. La formation professionnelle doit être basée sur la motivation de chacun de s’épanouir, sur des perspectives tangibles de jobs où ils pourront vivre leurs passions. Aussi, démultiplions les espaces de formation, pour décupler les possibilités de s’initier. Impliquer séniors, entreprises, experts, en incluant les technologies d’apprentissage en ligne. Überisons la formation en se mobilisant tous.
Inclure des modules de “reconnexion” où chacun pourra prendre le temps de se connecter avec ce qui le passionne vraiment, ce qui procurera l’énergie de développement de talents cohérents avec qui ils sont et avec ce qui a réellement du sens, et est attendu par le monde. Un prérequis. Sans cela, l’individu restera dans une posture de peur et de dépendance. Ne nous faisons pas trop d’illusions, cela restera la majorité – mais construire demain ne se fera qu’avec des profils “connectés” et cohérents. Trop de gens sont “à côté de leur axe”, et sont donc démotivés et inefficaces. Réveiller les vraies passions de chacun, ses talents et donc sa motivation, est une clé vers la créativité, l’engagement et la productivité. Chacun deviendra entrepreneur de sa propre vie. Un méga reboot.
Co-construire les solutions et business de demain, en coalitions entrepreneuriales. Allions ensuite, avec discernement, des ressources technologiques, créatives, financières, coalitions d’entreprises, pour démarrer, affiner, et déployer de nouvelles “multisolutions”. Chacun dans son excellence.
S’allier avec d’autres territoires. Une fois en route, servons d’exemple à d’autres pays et territoires. Exportons cette nouvelle dynamique de progrès. La Belgique est totalement attendue sur une nouvelle philosophie de l’économie, alliant humain, durabilité, croissance de progrès commun. Une philosophie qui mettrait tout le monde d’accord… Du coup, notre territoire deviendra attirant et de nombreuses personnes viendront contribuer à son développement.
*Collectif www.clubofbrussels.org: Diallo A., Legrelle A., Foucart A., de Bellefroid B., Legrand J.M., Pitsaer B., Vanden Bussche B., Bainzsyk C., Marchal C., Lodewyckx D., de Duve D., Lejeune X., Blake F., Convent F., Tablot G. Thil J.P., Fransen J. Massoels J. Verhulst J., Dufrane L., Dominicy M., de Kemmeter M., Pasture M., Soupart N., Dambly, P. Chaudoir P., Goossens R., Heymans S., Dehut I.