Multi-Solutions systémiques aux enjeux de notre époque

Ou, comment changer un système qui ne veut pas changer…

Il est désormais clair que presque tout le monde s’accroche à un système qui est en palliatif – en passe de s’écrouler.

Mais comment changer ce système ?

Non pas en déclarant au niveau fédéral, mais en prouvant sur petits territoires et dans des secteurs précis que les solutions sont meilleures que les anciennes recettes. 
Extrapreneurs – labo de formation et d’incubation (qui vient de boucler sa 5° édition), et Club of Brussels (Centre d’excellence en économie systémique) nous proposent des solutions systémiques, “multisolutions”.

Car oui, si chacun répond à plusieurs enjeux historiques, nous développerons des millions de façons d’y répondre. C’est de l’arithmétique.

1. Formation au métiers et skills de demain: chacun devient formateur d’une compétence qu’il aime et maîtrise, et l’amener via une plateforme de formation de pair à pair.En Belgique 4,6 millions de personnes vont devoir se former à des compétences que parfois nous ne connaissons pas encore. Le vieillissement de la population provoquera un manque de plus d’un demi million de personnes sur le marché de l’emploi (Etude Agoria).Nous proposons de sortir de ce paradigme matriciel où “des cases doivent êtres remplies coûte que coûte”, quitte à ce que le “travailleur” se fasse violence dans un travail qu’il n’aime pas – pour remplir des fonctions qui ne sont en réalité pas vraiment nécessaires (bullshit jobs). Et d’entrer dans un paradigme où chacun développe le meilleur de soi, se connectant du coup à son “Ikigai”, porté par du sens. Ladite “productivité” augmentera sensiblement et les fonctionnalités vraiment attendues seront remplies de façon originale, hyper-efficaces – et non pas hiérarchiques et inefficaces. De nombreuses personnes s’orienteront vers des métiers plus porteurs. Le Airbnb de la formation professionnelle, où chacun devient coach-formateur de quelqu’un d’autre, voilà la proposition. Le test a été fait: en deux semaines, n’importe qui peut devenir formateur d’un sujet qui l’intéresse. Du coup, le formateur devient “transformateur”.

2. Ikigai et montée en puissance individuelle
Il est largement observé que l’éducation héritée d’une autre époque ne répond plus aux besoins de la prochaine décennie. Agilité, adaptabilité, résilience, confiance, collaboration, cohérence, communication équilibrée, leadership individuel et d’équipe, sont les prochains “hard skills”. La pédagogie totalement “has-been” ex-cathedra avec reproduction “perroquet” à l’examen doit être revue. L’intention même de l’éducation également. Non plus “rentrer dans les cases” avec un programme prédéfini, mais un “trajet vers sa propre excellence unique”. Ikigai, dans la culture japonaise est ici une inspiration forte. Car elle mène au bonheur et à la longévité, ainsi qu’à l’hyper-productivité. Ce trajet a été appliqué aux extrapreneurs qui ont pu avancer d’un grand bond vers leur excellence unique. La feuille de route Ikigai – qui ne termine jamais car elle continue à se s’adapter tout au long de la vie – a été développée par une équipe.

3. Traitement décentralisé des déchets, gardant les ressources produite sur place pour utilisation locale.
Environ 75% du volume de déchets produits est transporté, centralisé, incinéré ou mis en décharge. C’est totalement primitif. La proposition systémique ici est de les traiter sur place, de les transformer en ressources utilisables localement (compost, sable, carburant,…). Le tout avec des mini- ou microstations. C’est moins cher, avec un impact environnemental sensiblement diminué. Mais, cela demande une véritable collaboration entre acteurs locaux et un changement des réglementations en vigueur. Le projet Metabolism en a fait sa raison d’être.

4. Les cercles d’affaires régénératifs, créant ensemble, des projets innovants à valeur ajoutée multiple et amenant réputation, talents et nouveaux clients

Le monde post-covid a changé et demandera une toute nouvelle agilité et collaboration locale de la part des entrepreneurs. Ceci afin de développer une nouvelle résilience locale autour des “fonctions vitales” de la société. Des nouveaux “Wise Impact Circles”, cercles d’affaires d’acteurs locaux se sont créés, afin de travailler ensemble à l’élaboration de projets à valeur ajoutée sociale et environnementale. Ces projets vont attirer de nouveaux clients, diminuent les coûts, attirent les meilleurs jeunes talents le tout en intelligence collective de manière disruptive. Ce sont en quelque sorte les cercles d’affaires 2.0 de “leaders éclairés” remplaçant les loges et clubs où ne viennent plus que les consultants dans leurs zone de confort. Comment diminuer les externalités négatives, rester concurrentiel et entretenir une certaine croissance dans son secteur sans détruire l’environnement ? Les réponses à ces challenges ne peuvent se trouver qu’au travers d’échanges constructifs, de créativité et de partenariats locaux intégrants des stakeholders partisans de la pensée systémique.

5. Jus végétaux fermentés en vrac
En utilisant des brasseries existantes et en créant des alliances avec des producteurs locaux, de tous nouveaux jus végétaux sont brassés – bio et local – et amenés en vrac avec dispenseurs. Des recettes nouvelles à base de céréales, complétés de saveurs  de fruits ou légumes sont imaginées afin d’amener un maximum de nutriments au corps humain et de valeur aux agriculteurs et producteurs locaux. Nous sommes bien loin des boissons sucrées aseptisées venant du bout du monde, provoquant diabète et hypercholestérolémie…

6. Immobilier locatif éco autonome et accessible
L’habitat résidentiel doit aussi être revisité. Des maisons plus petites, plus simples à gérer, moins chères, autonomes en énergie et en eau, dans des ensembles intergénérationnels, avec environnement vert et productif. Un projet de 9 unités et espaces communs multifonctionnels est en est au stade du permis d’urbanisme en Brabant Wallon. Le tout sera construit par une entreprise belge avec du bois belge. Cette approche est déclinée dans des projets Extrapreneurs notamment en Afrique, sous le dénominateur de “Smart Green Villages”. Nous sommes loin des “cités dortoir” bourgeoises devenant obsolètes.

7. Le Capital familial:
La crise du Covid-19 aura plombé les valeurs boursières, les revenus, ainsi que les valeurs immobilières (en plus des nouvelles réglementations énergétiques). Aussi, les valeurs immatérielles comme les relations ou l’émotionnel auront été challengés. Tout ceci superposé aux angoisses et aux peurs fait que de nombreuses personnes sombrent dans des dérangements mentaux qui aboutissent à de la destruction des valeurs familiales. Pourtant, la stabilité familiale est la base de la paix sociale. Pour désamorcer cette poudrière, une nouvelle approche de reconstruction des “capitaux familiaux” tangibles et immatériels, a été imaginée avec une dizaine d’intervenants. Quelques pistes de solution: constellations systémiques;  valorisation immobilière multifonctionnelle; apprentissage des métiers de demain; création d’une charte familiale ou transmission équilibrée des entreprises familiales.

www.clubofbrussels.org

www.extrapreneurs.org

Le Soir Plus – Le monde «d’après»: «Collaborons pour anticiper la prochaine vague»

Télécharger la version pdf

Par Michel De Muelenaere
Journaliste au service Société

Pour l’économiste Michel de Kemmeter il faut remailler la société et l’économie en partant du niveau local. « Notre survie dépend de notre capacité à collaborer ».

Entretien

Un monde « d’après » différent du monde d’avant ? Les appels se multiplient dans l’espace francophone. Mais il n‘est pas aisé de formuler des propositions ou un projet concrets qui fasse droit à toute la complexité et à toutes les nuances du problème actuel. L’économiste Michel de Kemmeter s’y attelle avec ses « Wise circles ». Précisions sur la démarche qu’il tente de pousser dans les cercles politiques notamment. Sans optimisme béat…

Ne pas revenir « à la normale »… Pensez-vous que ce message soit entendu par les responsables qui prennent aujourd’hui les décisions ?

Pour être tout à fait franc, il flotte déjà une odeur d’élections et il n’y a pas de réelle vision à moyen terme de la société et de l’économie. Tout le monde essaie de sauver les meubles. On peut comprendre, mais c’est une vision « en tunnel ». Alors que tous les voyants sont au rouge, on se limite aux urgences et on manque d’une intelligence

Le monde «d’après»: «Collaborons pour anticiper la prochaine vague» – Le Soir Plus d’ensemble permettant d’analyser la complexité de tous les signaux

qui nous sont envoyés à l’occasion de la crise et surtout de trouver des solutions.

Gérer l’urgence, réfléchir à un autre avenir… Possible, simultanément ?

Oui, c’est notamment le travail des centres d’études des partis politiques. Mais pour y arriver, il faut créer, sur la durée, une forme d’intelligence collective associant les politiques, les citoyens et les entreprises.

Mais tout le monde veut-il vraiment un monde différent ?

Il est clair que certains n’ont pas envie. Demander à certaines instances de changer le système, c’est un peu comme si on demandait à une dinde de voter en faveur de Noël ! C’est signer pour sa propre sortie… Mais deux sortes de gens, d’entreprises et d’institutions sortiront de cette crise. D’une part, ceux qu’animera la peur de perdre l’existant. D’autre part, ceux qui n’auront pas peur, qui verront dans la crise une invitation à muter, à s’ouvrir à quelque chose de nouveau. On ne pourra pas forcer le premier groupe ; il ne fera pas partie de ce nécessaire travail d’expérimentation. Ces gens-là – qui représentent la majorité, je ne me fais pas d’illusion – vont suivre celui qui leur racontera une bonne histoire rassurante. Mais si, de l’autre côté, 10 à 15 % sont convaincus, cela suffira à créer un basculement. Ceux-là se posent les bonnes questions, ils ont fait leur choix philosophique de vie, pas de peur. Ils voient dans la crise un signal fort pour repenser leur business, leur mode de vie. Ils feront le choix de l’autonomie au lieu de la dépendance.

Vous retrouvez ces vrais convaincus parmi les décideurs, politiques, de fédérations d’entreprises, de syndicats ?

Le monde «d’après»: «Collaborons pour anticiper la prochaine vague» – Le Soir Plus
Il y a des gens merveilleux qui se posent ces questions et qui sont

informés. Mais eux aussi doivent se battre, ils ne pèsent pas encore suffisamment. Et au « sommet », cela ne percute pas encore.

Que faire ?

D’abord, il ne faut pas perdre de temps. Ensuite, il faut s’occuper des urgences. Pour suivre, nous devons repenser les choses en profondeur. Et c’est au niveau local qu’il faut agir : les communes, certaines intercommunales, les provinces. C’est là qu’on va remailler les choses et créer de la résilience. D’abord, il faut ouvrir un espace de travail physique copiloté par le public et le privé. Un endroit où on va mettre tout le monde ensemble pour réfléchir à la transition : entreprises, citoyens, politiques. On fait l’état des lieux des urgences sur les fonctions vitales et sur la société, sur les dangers de choc à venir. On identifie les ressources disponibles et celles dont on a besoin. L’étape suivante est d’imaginer des projets qui répondent à plusieurs de ces enjeux à la fois et apportent des multisolutions. Cela peut porter sur l’énergie, les déchets, le logement durable, l’alimentation, la formation… Enfin, lorsqu’on a imaginé un projet, on va chercher ailleurs ce qui se fait de mieux et on s’en inspire. Il y a des dizaines de multisolutions ailleurs dans le monde dont on peut apprendre humblement. Elles ne demandent qu’à être copiées. On lutte aussi contre l’angoisse en montrant des solutions concrètes qui fonctionnent ailleurs.

Mais encore ?

Commençons par 6-7 projets pilotes dans 3 à 6 communes flamandes, bruxelloises et wallonnes. On peut le faire, cela ne coûte pas cher et d’ici Noël, on marque l’histoire, en testant les solutions sur le terrain, en prouvant qu’il y a moyen de remailler l’économie localement. Ces exemples créent de l’intelligence de façon exponentielle, cela fait parler tout le monde avec tout le monde et cela permet de lancer d’autres projets créant du lien et apportant des multisolutions. Parallèlement à cela, on crée à Bruxelles un centre d’excellence sur la transition.

Et si on n’y arrive pas ?

Ceux qui veulent revenir à la situation antérieure vont se réveiller avec une solide gueule de bois. Et ça commence la semaine prochaine ! On risque une rupture de la paix sociale. C’est très grave ; c’est déjà arrivé au Chili, en France au Venezuela, en Grèce. Les joyeusetés ne font que commencer, sachons-le. On sait que ça va être difficile dans les dix prochaines années. A la prochaine vague, on boira tous la tasse. Par la faim, la soif, la rupture de la paix sociale ou de la paix dans les familles. Plus on attend, plus ce sera douloureux. On peut aller vers un effondrement par étapes. Nous sommes dans une mutation historique, jamais vue en Occident et il faut savoir anticiper les vagues. Ce n’est qu’en collaborant qu’on va pouvoir survivre et qu’on va pouvoir traverser ces épreuves. C’est un défi énorme : nous n’avons jamais été aussi divisés alors que notre survie dépend de notre capacité à collaborer.

Pas trop de raisons d’être optimiste, donc…

On ne change souvent qu’en cas de choc. Ce choc-ci a mis en mouvement des gens qui auront pris conscience et se seront posé des questions. Sur leur travail, leur entreprise, leur mode de vie… Cela permettra peut-être une remise en cohérence de l’individu face à sa propre vie. Il faut savoir que nous sommes les héros de nos propres vies et que tout le monde a un impact. Ce n’est pas l’état fédéral qui va nous dire « réveillez-vous et regardez la lumière ». Le changement dépendra de notre propre leadership individuel et collectif et de notre propre humilité.

Rise of new dictators

Fears, trust and psychological games

George Orwell, 1984

Towards a choice for society — after confinement — who chooses for what ? Who has the hand today ?

Clearly not the political world. They have proven that they are not able to anticipate and manage correctly shocks and transition.

So now, whose turn is it ?

The lobbies, corporations and employers ? Because they would have the hand on salaries and products we need ?

Maybe…

Religious and spiritual leaders, like in the middle ages ?

Hm… Army ?

No. It is us. We have the hand. We have to choose.

Free the new slaves

After lockdown, there will emerge two very clear new groups of people: The ones that will have chosen for their true power, identity and unique added value, that (finally) decided to bring the best of themselves to the world. As citizens, companies, public institutions, cities or countries. These are tyhe people and organisations who will build new resilience communities.

The others — who will be afraid — will stay in dependance of whoever tells the best story. Those will be recuperated by companies and governments building their nevrotic strategies on fear, ego and control. This is where Big Brother high tech transhumanist scenarios gets to the next level. Also called “the new dictators”.

It is our own free will to buy into those. Nobody can force anybody. No in betweens any more. No grey. It will be quite a black & white choice.

After this and the next shocks, the new dictators will come over and say “we have the solution”. Whether they are political, technological, ideological, even pseudo-spiritual. Populists at large, they answer a basic need: 2nd level of Maslow’s pyramid, security. The need of security outside and around us is a compensation for a lack of inner security, being trust and confidence. In oneself, in life, in one’s projects and intentions. And that lack of trust is everywhere: in between families, neighbours, in politics, in business until top level world players. Nobody trusts nobody. It blocks banks to work together, companies, people, governments, citizens and communities. And why have we lost trust ? Partly because we have lost connexion with our nourishing mother, the Earth. Also because we are immature, and illiterate concerning what is truly going on for the moment.

BUT, we know we will HAVE to work together to succeed the transition of the next decade. If we don’t we and our companies will probably disappear (if we have to believe the crossing of hundreds of studies on the multiple historical challenges).

We have to re-learn to “be and work together”, build common purpose, serve common goals, for survival reasons, but also for efficiency reasons. Together, in collective intelligence, it just works better, faster, with less resources. Whether we like it or not.

But deep inside we all long for this sense of community and belonging. Each one with unique added value and identity.

So, the keys to unclock our prisons are choice for personal empowerment, autonomy, reconnexion, and purpose for communities and common good.

Those who do not will be locked even more by those WHO THEY WILL GIVE THEIR POWER TO, the new dictators: political, pseudo-spiritual gurus, pseudo-experts, brands and employers.

“The paradise we dream of is there already, right under our eyes. But to have access to it we have to take invisible hidden doors…”

To make that choice, one has to win a few inner wars…

Inner wars

Third world war is global. In front of our eyes. War for power, without us realizing it. It is neither a nuclear war, it is elsewhere. And, there are 6 bloody fronts.

  1. Ideologies

Protectionism against globalization. Environmentalism against capitalism, people against the economy of money, artificial intelligence against collective intelligence, liberalism against communism. Dogma — limiting belief, is facing a new emerging consciousness of humanity emerging from puberty. The latest neurotic crises and jolts stress all sections of population — except those who have remained connected to nature, where there are no lies.

Our invitation: connect with nature by walking there with sacredness, and connect with our deep, universal nature, in order to bring coherent wisdom aligned with your true essence. That must manifest in daylight, and let it blossom in all its power. Ideology is not any more a tangible reference.

2. Technologies

The 90s, decade of globalization. The 2000s, decade of easy money, speculation, rapid growth, and derivatives of all kinds. The 2010s, a decade of everything to technology — which should solve all problems. One more lure. We will have neither the experts, nor the time, nor the money, nor the wisdom to develop, install, maintain and secure these successive layers of fragile technology. It will not “save” us. No way. The “smart” will soon become the “stupid”.

Our invitation: discern which technology will really bring true progress to the world, in reliable and systemic way. And build it on systemic intelligence and true wisdom.

3. Talents

Our era in which over 80% of the people are not motivated by their work, mass chronic illness, mass mental imbalance, and long-term illness, being the result of a people-crushing machine, the challenge of finding committed, talented, agile, collaborative collaborators is only a false surprise. Our population is aging — and the flow of fresh cannon fodder is drying up like our mountain rivers.

Our invitation: search, find and develop our Ikigaï. It doesn’t matter at what age and after which kind of career. Just follow our gut: do what you love, what you do well, what you can get paid for, and what the world needs. Take time to take off and land, and to acquire new depth and collaborative intelligence to get there.

4. Information

With the emergence of the “knowledge” economy, of the internet, of the smartphone, all the empty spaces we had a decade ago were filled up with a constant flow of messages to draw attention to multiple “direct and smart” businesses, creating a deafening noise, stultifying, preventing discernment what is really good for us.

Our invitation: clear our mind, to make ourselves available to these inner messages of our souls, and listen to what is really good for us. And once in a while cut this continuous chain of non-information disturbing inner peace, moving us away from our true quest.

5. Dependance against autonomy

It is the same as the war of fear against love, of ego against eco, and of power against personal fulfillment. Since the emergence of patriarchy, the power of the masculine above the feminine, on our land and our people, the easiest recipe to take control is to scare, fear, shocks. Today, more than ever, we live in an atmosphere of permanent anxiety, fueled by the global challenges accumulating in exponential hyper-complexity. On the contrary, autonomy begins with an inner act of faith, carried by love.

Our invitation: to make choice at every moment, for love, for personal power, for own responsibility to radiate the best of ourselves, in service of historic collective qualitative leap of humanity consciousness on this planet.

6. Inner wars

The one that each of us leads against own sufferings, traumas, inconsistencies, addictions, unfulfilled expectations. It is the hardest, because invisible, and experiential at all times. More than ever, we are centrifuged in an increasingly rapid terrestrial and societal energy. This centrifuge makes our attachments to the past heavier and heavier (our different “black points”), and therefore demands to really listen to them, let them go, to finally enter into coherence with our own truth and uniqueness — and eventually share them with our entourage.

Our invitation: feel what unbalances us in our whirlwind of life, recognize, thank, and let go, by feeling our deep light vibrate more and more strongly in our hearts. Whatever your job is — you will need it — especially if you are in position of leadership. Take time for yourself in this hurricane of change.

“It’s up to everyone to choose the bottom of the wave or the top of the wave, drown or surf.”

Free for real

So now, which are the antidotes against the power of “the new dictators” ?

Actually, “they” have shown all their cards. We know what we are up to if we give your power to “them”. But at some point you may want to free from those ties.

Here are some recipes:

  1. Do not fear, stay “in your heart” and joy, whatever happens. Control starts with fear and anxiety. Whoever is not afraid, and trusts life, will be able to be free. So reconnect to your feelings, body and planet. take time for yourself to breathe and calm down. Have fun, love life. This will lead to optimism. It is very contagious too — as well as fear and anxiety. Choose your side.
  2. Pleasure, humor and surrealism. “They” do not have any sense of humor so this is a very powerful tool… You must be kidding… 🙂 This is the taste, the color, the smell of the life. Pleasure is a key to strong relationships and even to unlock the mind to learn and create new connexions between different pieces of knowledge. Let’s be marvelous and candid as a child. At some point, letting go frees from whatever psychological slavery. It will be carried by joy and love.
  3. “They” will not have enough manpower to manage their plans and implement their strategies. Bright young talents will not want to contribute to those more than questionable agendas…
  4. Complexity and chaos itself. “They” hate chaos. Hyper-complexity created by multiple layers of “control, lies, incoherences and manipulations” will create entropy by design. And chaos will lead to social unrest. Social unrest — with faith — will disrupt wicked agendas. Complexity of global and historical challenges will go over their heads anyway. Over a dozen tsunamis are on the way to flood our western world in all dimensions. There is no way else than strong and open collaboration that will enable collective survival.
  5. “Inner and shared” instinct and energy. Individual and collective consciousness. This is our best skill, dashboard, tool to make decision in each situation of our business or private life. It could be individual (inner) and collective (shared) instinct and consciousness to feel the responses to issues. Listen to your inner voice, instinct and intuition. It never lies. It helps to discern what is true and what is a lie, who is in and who is out, where to go and what to avoid. Incoherences are so clear now. And this confinement gave time to lots of us to inform, learn, share, meditate,…
  6. Purpose, conviction, faith & trust. The skill to feel this value allows us to develop long term relationships and cooperate with other human beings. How could we replace impulses between humans by “simulated impulses” of a robot ? The strongest human motivation is purpose — the most powerful leadership skill is building purpose. No robot, no app, no tech can do that. No-one can kill that.
  7. Coherence, humility and authenticity. Feelings and emotions cannot be summarized by detection of medical parameters. For example: human beings can feel “subtle tensions between humans in a room”. Aligned, coherent (what you say = what you do = what you feel = what you are), athentic, no-bullshit, humble posture is better than “I know it all — listen to me”, blabla, no space for others — “I blow you off” — ego — kind of postures. It saves lots of times and cuts lures. Humility enables us to surf on energies and transforms hard ordeals into energy for our thriving.
  8. Alliances building, Inspiring relations, following synchronicity between people and projects. Close your eyes and remember one “event in perfect synchronicity” of your life between you and someone else or azn other project. This is magic that co-creates and expands our energy, our emotions, on which we can build strong future alliances.
  9. We are life hackers: creativity and imagination. The psychological survival instincts will push us into smart ways to invent new solutions to live and thrive. Human creativity is colossal when it comes to finding ways to thrive and hack their psychological chains.
  10. And finally, build the new near the old, and inspire with our successes. Like Transition Towns, Extrapreneurs or Auroville, economy can be made resilient, sustainable, regenerative, creating happyness and abundance for all, with coherence inside the new culture of value creation. Even whole countries have experimented some of this like Costa Rica and Bhutan, or even Norway. They succeeded to have amongst the best standards in the world in different areas.

Cultivating and developing these resources should be the best way to not become robots or transhumans, and to find the right balance and distances between us and the robots in order to focus only on the progress they can bring to people.

True leaders know that these are the keys to fulfillment of people and of companies.

“Lets wake up. There is no-one too humble to participate in this global transition.”

Pour une Écosystème Circulaire de la Connaissance

Introduction

Le système scolaire et de formation professionnelle ne répondra pas tout seul à la préparation aux grands enjeux actuels et à venir. Dès lors, nous prônons la mise en place d’une économie circulaire de la connaissance.
Cette économie est pensée à partir de la transmission, de la réutilisation et du partage de la connaissance en cycles. Elle maximise le transfert de savoirs et sa mise en oeuvre (savoir-faire) ainsi qu’elle minimise le gaspillage de passions et de talents (savoir-être).
L’idée d’appliquer le concept d’économie circulaire et son ensemble de méthodes et d’outils aux connaissances est neuve mais nous n’avons pas pour objectif de compléter une analyse théorique.
Nous voulons confronter ce modèle et ses outils à la réalité avec un projet-pilote.
Nous sautons dans la piscine, en vrai, et avec des acteurs de terrain qui sont déjà dans le bain.

Le contexte

Le besoin d’innovation, l’accroissement et la circulation de la connaissance sont une des clés pour adresser les grands enjeux écologiques, humains, économiques et sociétaux. Les comportement personnels, créativité et intelligence émotionnelle, et sociaux, communication et leadership, seront aussi nécessaires que les compétences techniques. Tous les acteurs économiques et sociaux cherchent des profils qui vont marquer la transition alors qu’ils sont eux-même très loin de montrer ces comportements.
Peu de solutions innovantes sont massivement mises en place pour la formation aux métiers et à la société de demain.

Le système éducatif en place n’a prouvé ni son efficacité, ni son efficience, ni sa rapidité d’adaptation face aux multiples enjeux hyper-complexes.
Le système scolaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles est peu compétitif au niveau international, inégalitaire et cher. Les études supérieures sont très accessibles mais avec un taux d’échec important, jusqu’à 75 %.

Le marché du travail belge est peu adapté à la digitalisation de l’économie et l’absence de mesure créera, selon Agoria, un manque à gagner de 95 milliards de PIB en 2030. Avec les éléments dont on dispose à ce jour, c’est déjà trop tard.
Le cadre de travail belge est générateur de stress et de burnout avec un coût énorme pour la société et un coût inestimable pour les individus et leurs familles.
A ce constat, nous pouvons ajouter l’expansion des écoles privées et la marchandisation des connaissances qui va jusqu’aux tentatives d’enregistrement des vertus de la nature et même du code génétique.

Il est évident que le système éducatif ne peut pas trouver des solutions à tous les problèmes et qu’il ne pourra pas le faire dans un bref délai. Il faut élargir le système à toutes les composantes de la société pour soutenir l’innovation socio-écologique. Il faut faire alliance avec le monde des entreprises et de l’industrie mais aussi avec la société civile tout en se servant des outils et de la culture des médias.
Les autorités nationales et supra-nationales s’accordent sur le besoin d’une société apprenante qui facilite les apprentissages individuels et collectifs, et développe ses capacités d’adaptation dans un monde où les changements toujours plus rapides peuvent susciter peurs et tentations de repli. L’UNESCO encourage le développement de villes apprenantes écologiques et saines, égalitaires et inclusives avec de premières initiatives. Mais ces propositions sont trop complexes et longues à mettre en place.

Il faut créer un écosystème de la connaissance, dynamique et durable, qui s’enrichit en continu.

Une économie circulaire de la connaissance

Nous avons analysé cet écosystème de la connaissance à la lumière du concept d’économie circulaire et surtout, nous proposons un guide d’actions et un projet-pilote.

Economie linéaire vs économie circulaire

Une économie circulaire est un système pensé à partir de l’entretien, du partage, de la réparation et du recyclage en boucle afin de minimiser l’utilisation des ressources, le gaspillage et la création de déchets. Chaque “déchet” devient la “nourriture” d’un autre processus. L’usage remplace la consommation. Cette démarche s’oppose à l’approche traditionnelle d’économie linéaire : extraction des ressources, production, utilisation, génération de déchet.

Aujourd’hui, la connaissance est largement considérée comme une ressource “jetable”. Le savoir acquis n’est pratiquement jamais envisagé comme transmissible et profitable
à d’autres.
Dans le paradigme actuel, les élèves et étudiants doivent “avaler” une matière théorique et prouver qu’ils l’ont mémorisée temporairement. L’application de ce savoir et plus encore sa transmission ne sont jamais à l’ordre du jour. Les travailleurs, eux, sont guidés uniquement vers des connaissances utiles au contexte du jour.
Lorsqu’un savoir est développé, il est “breveté, patenté, protégé”.
La création de savoir et sa transmission sont le fait de spécialistes : il y a une césure complète entre ceux-ci et les utilisateurs, consommateurs finaux d’un système linéaire.

  1. Création ou formalisation de savoirs découverts,
  2. Transfert par les spécialistes,
  3. Savoir faire, utilisation, dans l’activité économique et sociale,
  4. Génération de déchets car les passions et talents ne sont pas pris en compte, ce qui est utilisé n’est pas transmis et une grande partie de ce qui est appris n’est jamais utilisé, mis en oeuvre.

Les ressources du système sont l’humain avec ses passions et talents, ses aptitudes personnelles et son temps disponible d’une part et d’autre part, les savoirs formels et informels.
La connaissance est une ressource immatérielle qui s’enrichit de manière illimitée par partage.
A contrario, les capacités et le temps de l’humain sont limités. En plus, détaché de ses passions et talents, enfermé seul dans un savoir théorique, l’individu s’épuise. Simultanément le système se tarit car la création de richesse vient de la capacité de cet individu à appliquer des savoirs et des aptitudes de manière autonome et responsable dans l’activité économique et sociale.

Il faut créer un modèle de la connaissance qui circule, non seulement à partir des acteurs spécialisés vers les utilisateurs finaux mais aussi d’une personne à l’autre dans toute la société par transmission et mise en oeuvre.

Comment construire cet écosystème ?

Par essence un écosystème circulaire privilégie les échanges locaux; en particulier, la connaissance est enrichie par les échanges humains individuels.

  • Par éco-conception : chaque activité d’apprentissage doit contenir une activité de transmission, que ce soit un feedback à l’enseignant, une évaluation à destination du public, un résumé, une illustration ou une réflexion personnelle afin que le contenu de l’apprentissage puisse être enrichi, partagé et répliqué.
  • Par entretien et mise à jour des connaissances : pourquoi ne pas créer un service après vente des connaissances, un rappel régulier des points importants, des nouveautés du domaine, des intérêts connexes et même une certification incluant une date de validité.
  • Par réutilisation : il n’est pas nécessaire de chaque fois réinventer la roue. Créer un nouveau savoir nécessite la mobilisation de beaucoup de moyens. Nous pouvons utiliser les best practices déjà disponibles et médiatisées afin de nous concentrer sur le savoir-faire et le savoir-être qu’elles suscitent.
  • Par une valorisation où les formateurs et les apprenants reçoivent une monnaie de connaissance, les token qu’ils peuvent utiliser ou donner sans restrictions. C’est une économie d’abondance ou la multiplication des token encourage la multiplication des échanges de savoirs.
  • Par une économie de partage et non plus par la consommation individuelle : on apprend juste ce dont on a besoin / ce pour quoi on est le meilleur, et non pas un cursus complet. On participe à un réseau qui, lui, possède les savoirs et savoir-faire complémentaires.
  • Par expansion, sur l’écosystème circulaire local viendraient se greffer des clusters par compétences / intérêts sans composante géographique.

Durabilité des opérateurs, des individus et de l’environnement naturel

Un tel écosystème circulaire ne peut être durable que si tous les opérateur et système éducatif, économique, politique et culturel, le sont eux-mêmes, c’est-à-dire qu’ils ont les moyens de vivre et se développer sans nuire aux autres.
L’initiative doit apporter aux individus des compétences professionnelles valorisables sur le marché de l’emploi afin de leur permettre de participer activement à la société tout en leur assurant une vie économiquement digne.
Cela postule également que la santé et le bien-être des personnes et de la nature doivent être garantis, ceux-ci doivent même être considérés avant la durabilité des opérateurs.

Guide pratique d’actions

Pour mettre en place cette économie circulaire de la connaissance, certaines techniques éprouvées peuvent être mise en place.

  1. Mapping de l’écosystème de parties prenantes, avec leurs ressources et besoins.
  2. Création d’un écosystème avec des circuits courts qui met en relation les besoins économiques locaux avec l’envie d’apprendre et d’enseigner du bassin d’emploi. Cet écosystème favorise un choix pertinent des domaines d’apprentissage. Il permet aussi des recrutements plus rapides et moins coûteux de profils atypiques qui renforcent la motivation du personnel et la culture d’entreprise.
  3. Mise en relation car la base de l’économie circulaire des connaissances c’est la rencontre : la rencontre d’une offre et d’un besoin mais aussi la rencontre d’intérêts, la rencontre d’individus, la rencontre humaine en face à face.
  4. Mise en oeuvre des apprentissages par la pédagogie par projets. Le travail sur des projets réels est stimulant et efficace pour l’étudiant qui travaille en groupe multidisciplinaire, ce qui est l’une des compétences requises par les entreprises. Pour les entreprises porteuses de projets, il apporte en retour l’esprit d’innovation et l’entrepreneuriat.
  5. Utilisation d’un mix digital – présentiel – coaching alliant le meilleur des savoirs globaux avec la richesse de la relation personnelle, chaleureuse, génératrice de passion et de collaboration.
  6. Le succès non démenti du développement personnel montre l’importance de la cohérence, de la recherche de sens et de puissance personnelle, des passions et des talents. Nous avons aussi constaté que pour influencer le monde extérieur tangible, il faut être ouvert aux processus de transformation intérieure.
  7. Le besoin de transmettre et l’enthousiasme à apprendre de ses pairs font le succès des influenceurs en tout genre. Cette dynamique peut être utilisée pour la création et la diffusion de contenu à valeur ajoutée.
  8. Enfin, l’émergence des écoles en pleine nature (forest school) confirme l’importance de la nature pour le bien-être mais également le besoin de protéger l’environnement.

Un projet-pilote en Brabant Wallon

Une description du projet “Territoire Apprenant” est publiée sur www.extrapreneurs.org.

Les initiatives institutionnelles sont très longues et compliquées à mettre en place avec le risque que les résultats ne répondent pas aux besoins des utilisateurs.

Notre approche est différente et veut allier ambition et pragmatisme en termes de temps et de ressources.

Nous nous sommes inspirés des méthodes de gestion par itérations qui ont vu le jour en entreprise afin de récolter immédiatement les premiers fruits et de rester alignés
sur l’objectif.

  • Peu d’énergie pour la planification, beaucoup de place pour l’expérimentation.
  • Des projets proposés par des entreprises en lien étroit avec elles.
  • Les participants définissent et construisent eux-mêmes leurs savoirs, soutenus par des coachs.
  • Évaluation très rapide des résultats et de l’adoption par les utilisateurs.
  • Publication des livrables pour partager l’expérience dans un esprit open source.
  • Documentation des processus à des fins réflexives et d’amélioration continue.

Les leçons du projet-pilote pourront être utilisées, répliquées et intensifiées.

Conclusion

Au vu des grands enjeux écologiques et sociétaux, il est nécessaire de tester de nouveaux modèles qui réutilisent des blocs connus mais les assemblent dans un écosystème circulaire au service de l’individu, de l’économie et de l’environnement.

Michèle Pasture
www.linkedin.com/in/michele0pasture

Téléchargez l’article en pdf
Télécharger l’article en pdf (sans les références en notes de bas de page)

(English) Build tomorrow by awakening everyone’s true calling

Source : L’Echo
Translation : Club of Brussels

The Club of Brussels* starts its second season on a key theme that touches us all: to prepare for the jobs of tomorrow.

About thirty experts were united in Agoria’s offices to find alternatives in reconnecting the population to their vocations, in the desire to learn about the jobs anticipated by the society of tomorrow – while facing multiple stakes that are promising to be overwhelming.

The forecast is shocking: based on the existing evidence, we will be missing 600,000 people in Belgium from here to 2030 to keep our economy turning. Even if we manage to ‘update’ the skillsets of 4,6 million people, Belgium will lose 95 billion euros of GDP per year from now to 2030, which is increasing in the meantime. We will therefore lose 540 billion, while we need as much to finance pensions, security and the 25 other historical stakes that will converge by then.

The stakes are doubled by the fact that a great number of the youth lag behind in regards to the jobs in demand, and that numerous members of generation X and Y are weakened and unable to take up on technological jobs – while they have to truck on for another 15 to 20 years…

Proposed strategy for progress

Preparing for the future by informing the public on the various stakes at hand, and how to function in a way that is more ‘systemic’. Through media publications, as well as conferences and articles, hidden issues and opportunities can be explained simply. Having a message that is pragmatic but optimistic – opportunistic and reassuring, doubles as a call to action for resources and talents around concrete projects, because we will then be doing nothing alone. Information and training around new ways to behave that work (systemic, collaborative, multisolutions) with eye witness reports and examples.

Put ideas to the test without waiting, with pioneers and visionary companies. According to the model validated by Extrapreneurs, let us make bridges between companies, regions, citizens and the authorities, starting off well-constructed collaborative projects. A regional project based on this in Walloon Brabant has already begun.

Communicate what works. Communication is key. Across the overarching noise and depression, there will emerge exciting dynamics of which citizens, companies and authorities can take part in.

Empower people and organisations towards new human and technological skills. This has to be based on the links between concrete projects bringing an added value that is direct and visible. Making links between associations, schools, local communities and Actiris, the Forem ou VDAB is essential. Professional training must be based on the motivation of every individual to flourish, on tangible perspectives of work where they can live our their passions. Also, multiply the spaces given to training, to increase the possibilities of starting. Implicate senior citizens, companies, and experts, and include online learning technology. Überise learning by bringing everyone together.

Include learning modules on ‘reconnection’ where everyone can take the time to connect with themselves and what really passions them, that will give them the energy to develop their talents in line with who they really are, and as anticipated by the rest of the world. A prerequisite. With this the individual will remain in a state of fear and dependence. Let us make no illusions, they will remain the majority – but let us construct tomorrow will profiles that are both ‘connected’ and have inner coherence. Too many people stay in their comfort zone, and so are unmotivated and inefficient. Awaken the true passions of everyone, their talents and thus motivation, which is a key towards creativity, engagement and productivity. Everyone will become entrepreneur of their own lives. A major reboot.

Co-construct the solutions and businesses of tomorrow, through entrepreneurial coalitions. Move onwards then, with discernment, to technological, creative, financial ressources and corporate coalitions to start, refine and deploy new ‘multisolutions’. Everyone pursuing their own excellence.

Ally yourselves with other regions. Once on route, be an example to other countries and regions. Let us export this new dynamic of progress. Belgium is very much expected to bring forth a new economic philosophy, which brings together humanity, sustainability and an increase in common progress. A philosophy that everyone can agree with… And therefore our current region will become attractive and many will come over to contribute to its development.

*Collective www.clubofbrussels.org: Diallo A., Legrelle A., Foucart A., de Bellefroid B., Legrand J.M., Pitsaer B., Vanden Bussche B., Bainzsyk C., Marchal C., Lodewyckx D., de Duve D., Lejeune X., Blake F., Convent F., Tablot G. Thil J.P., Fransen J. Massoels J. Verhulst J., Dufrane L., Dominicy M., de Kemmeter M., Pasture M., Soupart N., Dambly, P. Chaudoir P., Goossens R., Heymans S., Dehut I.

Éveiller des vocations pour construire demain

Publié dans l’Echo le 18 Octobre 2019
Read the English version

Le Club of Brussels* démarre sa saison 2 sur un sujet clé pour tous: préparer aux métiers de demain.

Par le Club of Brussels, un groupe de réflexion sur la transition économique

Une trentaine d’experts se sont réunis dans les bureaux d’Agoria pour trouver des alternatives pour reconnecter la population à ses vocations, à l’envie d’apprendre des métiers attendus par la société de demain – face aux enjeux multiples qui se promettent décoiffants.

L’état des lieux nous met en échec et mat: avec les éléments dont nous disposons, il nous manquera 600.000 personnes en Belgique d’ici 2030 pour faire tourner notre économie. Même si nous arrivons à “mettre à jour” les compétences de 4,6 millions de personnes, la Belgique perdra 95 milliards d’euros de PIB par an d’ici 2030, et de façon croissante d’ici là. Nous perdrons donc environ 540 milliards, alors qu’il nous en faudra autant pour financer pensions, sécu et 25 autres enjeux historiques qui vont venir converger d’ici là.

Ces enjeux sont doublés du fait que de nombreux jeunes sont en décalage par rapport aux jobs proposés, et que nombreux génération X et Y sont exsangues et incapables de rebondir sur les métiers technologiques – alors qu’ils devront encore “tirer” 15 à 20 ans…

Stratégie progressive proposée

Se préparer à l’avenir en informant le grand public sur les divers enjeux qui se profilent, et apprendre comment fonctionner de façon plus “systémique”. Par publications média, ainsi que conférences et articles, expliquer simplement les enjeux et opportunités cachées dessous. Avoir un message pragmatique mais optimiste – opportuniste et rassurant, doublé d’un appel à la mobilisation de ressources et talents autour de projets concrets, car on ne fera plus rien seul. Information et formations autour des nouvelles façons de fonctionner qui marchent (systémiques, collaboratives, multisolutions) avec témoignages et exemples.

Tester les idées sur le terrain sans attendre, avec les pionniers ainsi que les entreprises visionnaires. Selon le modèle validé d’extrapreneurs, jetant des ponts entre les entreprises, les territoires, les citoyens et les pouvoirs publics, démarrer des projets collaboratifs bien construits et maillés. Un projet territorial pilote démarre dans le Brabant wallon dans ce sens.

Communiquer sur ce qui marche. La communication est la clé. À travers le bruit et la dépression ambiante, sortir du lot avec des dynamiques excitantes dans lesquelles citoyens, entreprises et pouvoirs publics peuvent participer.

“La formation professionnelle doit être basée sur la motivation de chacun de s’épanouir.”

Club of Brussels

Mise en puissance des personnes et organisations sur de nouvelles compétences humaines et technologiques. Cela devrait être basé sur des liens avec des projets concrets apportant une plus-value directe, visible. Faire des liens entre des associations, des écoles, des communautés locales et Actiris, le Forem ou VDAB est essentiel. La formation professionnelle doit être basée sur la motivation de chacun de s’épanouir, sur des perspectives tangibles de jobs où ils pourront vivre leurs passions. Aussi, démultiplions les espaces de formation, pour décupler les possibilités de s’initier. Impliquer séniors, entreprises, experts, en incluant les technologies d’apprentissage en ligne. Überisons la formation en se mobilisant tous.

Inclure des modules de “reconnexion” où chacun pourra prendre le temps de se connecter avec ce qui le passionne vraiment, ce qui procurera l’énergie de développement de talents cohérents avec qui ils sont et avec ce qui a réellement du sens, et est attendu par le monde. Un prérequis. Sans cela, l’individu restera dans une posture de peur et de dépendance. Ne nous faisons pas trop d’illusions, cela restera la majorité – mais construire demain ne se fera qu’avec des profils “connectés” et cohérents. Trop de gens sont “à côté de leur axe”, et sont donc démotivés et inefficaces. Réveiller les vraies passions de chacun, ses talents et donc sa motivation, est une clé vers la créativité, l’engagement et la productivité. Chacun deviendra entrepreneur de sa propre vie. Un méga reboot.

Co-construire les solutions et business de demain, en coalitions entrepreneuriales. Allions ensuite, avec discernement, des ressources technologiques, créatives, financières, coalitions d’entreprises, pour démarrer, affiner, et déployer de nouvelles “multisolutions”. Chacun dans son excellence.

S’allier avec d’autres territoires. Une fois en route, servons d’exemple à d’autres pays et territoires. Exportons cette nouvelle dynamique de progrès. La Belgique est totalement attendue sur une nouvelle philosophie de l’économie, alliant humain, durabilité, croissance de progrès commun. Une philosophie qui mettrait tout le monde d’accord… Du coup, notre territoire deviendra attirant et de nombreuses personnes viendront contribuer à son développement.

*Collectif www.clubofbrussels.org: Diallo A., Legrelle A., Foucart A., de Bellefroid B., Legrand J.M., Pitsaer B., Vanden Bussche B., Bainzsyk C., Marchal C., Lodewyckx D., de Duve D., Lejeune X., Blake F., Convent F., Tablot G. Thil J.P., Fransen J. Massoels J. Verhulst J., Dufrane L., Dominicy M., de Kemmeter M., Pasture M., Soupart N., Dambly, P. Chaudoir P., Goossens R., Heymans S., Dehut I.

(English) ADM – Time to rethink our economy

Source : ADM Financial Casting

Fasten your seatbelt: the itinerary Michel de Kemmeter is drawing for the economy for the next ten years, is anything but a quiet walk on a Sunday afternoon.

De Kemmeter is associate professor in Economics (VUB Vesalius College), Founder and CEO of Wise Holding which catalyses economic transition for people, companies and governments, bringing methodologies and education on ‘what works’, to create tomorrow’s jobs and businesses with global tribes. This expert in economic transition is also Founding Member of the think tank Club of Brussels. Together with other experts in the economic field, he identified 26 challenges (see https://clubofbrussels.org) that our country will have to solve within the coming decade. Interviewed by TIP-IM on his perception of the future of Interim Managers, Michel lists some evolutions which have a direct impact on this growing sector, as well as the key assets of the Interim Managers the companies which will be hiring them will benefit the most from.

Self-empowerment 

According to Michel, there is no doubt the future will be more a question of project based work, with allocated and result-driven teams. These teams will increasingly be led by independent project leaders. These managers ad interim will face the additional challenge of creating a cohesion with the team they will be handling, knowing they will only be leading them for a limited period. 

The good news is this evolution will benefit to a greater extent of higher profiles whom currently feel the need to find an answer to questions like “who am I” and “what is my added value”; answers they can no longer get in traditional employer-employee relations.  They will also play a fundamental role in giving their team members a new sense in the work they do through specific projects.  

“As Interim managers, to carry out a project successfully, they will need to be fully dedicated. To pulse the project, to feel it. Achieving this successfully, will give them a strong feeling of self-empowerment. And self-empowerment will become increasingly important in the future of our economy.”  

License to speak up

In most situations, as Michel believes, the challenge for Interim Managers will be immense. In front of them, the Board of Directors will probably be awaiting a tangible and rapid return on investment. However, whereas their mission will be on the short term, their vision will have to extend to a longer term. “The first challenge will be for the temporarily involved managers to get a real license to speak up. To clearly state what’s not working and needs to change”. For people, organisation and strategy”.

Coaching the Board

In a fast moving, digitalised economy, many board directors and company owners risk to get lost. In front of them, the hired “special forces” will need to adopt a frank but constructive, coaching attitude. “They will have to reinsure and awake all at the same time.” 

For Michel, the next decade will provoke a lot of shocks amongst boards and employees. “There will be no place for any form of vanity anymore.” Senior people within companies who have been working in the same place for 15, 20 years lack both hard and soft skills. A substantial part of this layer of the working population will have to build a second career as independent consultants or managers. Time has come to act humble, go for a profound introspection and get new training where needed. 

New management models

Yes, new management models will arise, strengthened by a collective form of intelligence. 

What alarms de Kemmeter, are the very few initiatives taken in our universities and high schools so far to prepare the next generation for the big change. “The economic transition around the world will be very systemic, new societal models will arise in order to achieve economic, environmental and human sustainability. We urgently need to bring change-makers, experts, entrepreneurs and young leaders together to cooperate and exchange strategies, giving them the skills to bring the Systemic Economy to companies, universities, organizations and society as a whole”. The next generation entrepreneurs and product-services still have to emerge…”. We are in front of the biggest shifts in history – but very badly prepared.

Intergenerational cooperation 

A key factor will be the aptitude to bring different generations closer. “People with decades of work experience can play a key role in helping younger workers to contextualise each situation, whereas the young digital natives, interconnected by design, will play a very useful part in helping the “older” generation entering the digitalized world”. 

10 assets of the Interim Manager of the future

To conclude, Michel draws the portrait of the successful Interim Manager of the future, high profiles who will really make the difference for organizations which will hire them, through their ability to: 

  • create an inclusive work environment with a personal sense of leadership, discernment and persuasion force, as well as communication skills. 
  • involve internal and external stakeholders to the organization
  • create business models which offer economic and human resilience
  • rapidly map risks and opportunities within an organization’s system 
  • motivate talents within the organization through challenging projects
  • make diversity work effectively
  • create a stronger coherence between talents and projects
  • deliver smart work through their technological skills
  • create working spaces focusing on the people and their projects, in a collaborative way
  • serve common progress while tackling the issues 

If you want to follow us and initiate to the next decade and its keys, please connect on www.extrapreneurs.org and www.clubofbrussels.org.

Les entreprises pleurent pour des profils “technologiques”

Publié dans l’Echo le 28 septembre 2019

Des gens sans emploi, et des emplois sans personne. Tandis que, sur fond de digitalisation, des entreprises pleurent pour des profils “STEM”, versés en sciences, technologie, ingénierie ou mathématiques. Le marché du travail est grippé en Belgique. Témoignages, et pistes de solution.

Quand autant d’acteurs entonnent la même mélodie, cela devient un chœur. Qu’il est difficile de ne pas entendre. “On recruterait davantage si l’on avait plus de talents à notre disposition“, témoignait ce patron de start-up dans notre série consacrée à la biotech, publiée fin de l’année dernière. Trouver des travailleurs qualifiés, voilà qui dans l’ordre de mes priorités, vient avant la recherche de nouveaux clients, pointait le week-end dernier, dans L’Echo, le patron de la société technologique Technord. Rejoint, dans le même journal, par des chefs étoilés confrontés au manque de mains en cuisine.

Vous en voulez encore? On a du stock. “Nous avons deux postes à pourvoir pour des rayons importants, se désole Marc Filipson, à la tête de la librairie bruxelloise Filigranes. Nous recevons plein de candidatures enthousiastes.” Mais nulle trace d’un libraire présentant l’expérience requise. La Défense vient de s’y mettre, elle qui cherche à remplir 2.035 postes, en mettant l’accent sur des profils techniques et féminins. Quant au secteur de la construction, il avance le chiffre de 13.000 jobs en souffrance.

Les enquêtes auprès des entreprises le montrent, insiste l’économiste Philippe Ledent (ING). L’indicateur ‘manque de main-d’œuvre’ grimpe dans les contraintes à la production. N’y voyons pas les élucubrations de l’un ou l’autre entrepreneur, il s’agit d’une réalité. Le marché belge de l’emploi souffre d’une inadéquation entre l’offre et la demande.D’un côté, 139.000 emplois vacants (pour le deuxième trimestre 2019, chiffre Statbel). Et de l’autre, 500.313 demandeurs d’emploi inoccupés (en août 2019, selon la BNB). Sans que les seconds ne puissent combler les premiers. Ce qui n’est pas indolore pour la société. “D’un point de vue macroéconomique, cela coûte de l’activité et de la croissance, dont 50% reviennent à l’État et peuvent être redistribués.

Un phénomène qui touche tous types de profils; consulter la liste des métiers en pénurie suffit à s’en convaincre, elle qui va de développeur informatique à coiffeur, en passant par maçon, comptable, analyste financier, soudeur ou menuisier.

“Il existe plus de 80 initiatives pour soutenir les STEM. Une stratégie coordonnée serait plus efficace.” Dominique Demonté
Directeur Agoria Wallonie

Prenez Proximus, où l’on a en permanence entre cinq et dix postes de “jointeurs cuivre” ouverts. “Un métier lourd, qui n’attire plus les jeunes, commente Anne-Françoise Adams, à la tête du ‘job center’ de l’opérateur télécom. Et que l’on n’apprend pas entièrement à l’école.” Aussi tout nouvel engagé part-il pour un an de formation. Afin de toucher des jeunes, Proximus met sur pied un programme de formation en alternance, en collaboration avec Actiris, le Forem et le VDAB.

“Le plus gros défi, la construction”

Tous types de profils, donc, même si le nerf de cette “guerre des talents” se situe du côté des filières STEM – à savoir sciences, technologies, ingénierie et mathématiques. Ingénieur ou développeur informatique? Les entreprises pleurent après vous. En cause notamment, le processus de digitalisation qui est en marche. Et va révolutionner notre marché du travail, est-on convaincus chez Agoria, la fédération de l’industrie technologique. Où l’on insiste: la digitalisation constitue une aubaine pour l’emploi, devant créer 3,7 nouveaux postes pour chaque emploi disparu. À condition de trouver les bras et les cerveaux nécessaires. Parce que si rien n’est fait pour répondre au défi digital, quelque 584.000 postes devraient rester vacants en 2030 – soit “95 milliards de prospérité” dans la balance.

Une nuance, à ce stade. L’avenir sera-t-il aussi technologique que le voit Agoria? Ce n’est pas certain, tempère Michel de Kemmeter, fondateur du programme Extrapreneurs et membre du think tank Club of Brussels, dédié à la transition économique et chargé par Agoria de réfléchir à la problématique des “métiers de demain”. “Il y a aussi une part de fantasme collectif. Qui va concevoir, sécuriser et entretenir cette technologie? Tous ces objets connectés constitueront un bac à sable pour les hackers. Je connais déjà des gens qui pleurent pour des ‘data scientists’ et doutent que l’on dispose des moyens humains nécessaires. Et au-delà, se profile un aspect plus philosophique. Veut-on d’un monde à ce point digital? Avec une population vieillissante, et de plus en plus de jeunes qui se ‘dédigitalisent’? Pour moi, le plus gros défi se situe du côté de la construction. Avec 95% du bâti qui a besoin, à tout le moins, d’un rafraîchissement.

Mais au final, quelle que soit l’ampleur de la vague digitale, le défi est déjà posé. La guerre des talents fait rage. “La demande d’assistance à la transformation digitale est en hausse, souligne Piet Vandendriessche, CEO de Deloitte Belgique. Ce business affiche une croissance de plus de 20%.” La chasse aux profils est ouverte. “En quelques années, la proportion de profils STEM que nous engageons est passée d’un dixième à un cinquième, voire un quart. Pour l’heure, nous trouvons les profils recherchés, mais avec beaucoup d’efforts! Ce qui nous préoccupe, par contre, c’est la question de la mixité. Il existe trop peu de femmes qui se lancent dans ces filières.

La concurrence entre entreprises est forte, souligne Joël Poilvache, directeur pour la Wallonie et le Luxembourg du bureau de recrutement Robert Half. “Celles-ci doivent cultiver leur image de marque et soigner leur attractivité en tant qu’employeur.

Pas toujours évident. “Les profils IT sont désirés sur le marché, pose Sandra Wilikens, à la tête des ressources humaines chez BNP Paribas Fortis. Nos plus gros concurrents sont les start-ups et les fintechs, considérées au premier abord comme plus sexy.” Attirer rime alors avec innover. “Cette année, nous venons de lancer un challenge ludique“, les quarante meilleurs candidats décrochant une place dans une finale qui se tiendra en présence des grands patrons. Hormis les pics liés aux gros projets, la banque assure réussir à trouver les ressources nécessaires sur le marché. Et pour les pics, eh bien, il y a le recours aux forces vives externes. Parmi les principaux contractants de BNP Paribas Fortis, on trouve TCS, pour Tata Consulting Services, le géant indien de l’informatique.

Chez Proximus aussi, l’IT nécessite une bonne dose d’attention. Certaines fonctions concentrent pas mal de personnel externe. “Nous travaillons aussi de près avec des écoles de codage, comme l’École 19, BeCode ou MolenGeek, glisse Anne-Françoise Adams. C’est une nouvelle stratégie, nous essayons d’aller à la source. Ces personnes passent quelques mois en stage et nous tentons de les conserver une fois qu’elles décrochent leur diplôme.” Cela passe aussi par de la formation en interne – un cycle lié à la cybersécurité vient de se boucler. Là où Proximus souffre davantage, c’est pour dénicher des profils versés en marketing digital. “Il y a très peu de personnes sur le marché et la demande est forte. Nous avons mis des mois à ‘staffer’ .

Pas de doute. Pour Fabien Pinckaers, “le nerf de la guerre, c’est le recrutement“. L’homme sait de quoi il parle: il est à la tête d’Odoo, la société informatique wallonne qui fournit une suite d’applications intégrées pour les PME. “Il y a quelques mois, on parlait d’engager 180 développeurs cette année en Belgique. On a revu notre ambition à la baisse, à 120. Et on risque de n’arriver qu’à 100.” Ce qui bloque? Le manque de troupes, pardi!L’UCLouvain ne forme que 80 développeurs par an. Le problème est vite résumé.

“On aurait préféré des Belges”

Alors il faut composer. Odoo se “vend”. “Nous venons de développer 2.000 casse-tête en bois, à envoyer à des développeurs. Dedans, un message avec un challenge intellectuel.” Sensibilise. “Nous avons développé un business game, centré sur les scale-ups.” Sponsorise: pas mal de gobelets réutilisables utilisés dans les cercles étudiants affichent le logo Odoo. Débauche. “On va chercher des gens dans d’autres entreprises. C’est un peu triste, puisque cela n’améliore en rien l’économie belge.” Et passe par l’international, seule la moitié des quelque 700 employés étant basés en Belgique. “On teste le Portugal et le Maroc, où l’on cherche des gens à faire venir en Belgique. Et nous avons une filiale en Inde. On aurait préféré des Belges, mais bon…

Composer, et faire avec les conséquences. Parce qu’un besoin inassouvi de travailleurs se répercute généralement sur le chiffre d’affaires. “Il en existe, des entreprises, qui renoncent à des commandes, faute de capital humain“, regrette Dominique Demonté, directeur général d’Agoria Wallonie.

La concurrence est féroce, admet Isabelle Dehut, en charge des ressources humaines chez Sapristic-Biion, entreprise néolouvaniste active dans la transformation digitale et l’informatique industrielle d’automation dans le secteur de la santé. Des profils en automation, il en sort peu; or la demande est écrasante. Il ne suffit pas de trouver des profils, encore faut-il savoir les retenir, puisqu’on se les arrache. Si l’on est servis pour l’instant, de novembre à août, la lutte pour le recrutement a été acharnée. Et il est vrai que des plannings ont déjà été ralentis, par manque de personnel. Il a fallu, parfois, sous-traiter des parties de chantier. Cette pénurie nous rend moins agiles.

Dans une étude publiée fin 2018, Agoria chiffre à 95 milliards d’euros la “prospérité dans la balance” si la Belgique rate le virage de la digitalisation.

Cela étant, le poids de ces processus qui se digitalisent et de ce monde qui évolue ne se répercute pas sur les seules entreprises. Une société qui bouge, c’est aussi, voire avant tout, des travailleurs qui bougent. De gré, ou poussés dans le dos. Chez BNP Paribas Fortis, cela se traduit dans un bilan personnel: quelles sont les compétences nécessaires pour “coller” à la stratégie, et, parmi elles, lesquelles sont à acquérir? “Près de 9.000 employés sont déjà passés au travers de ce processus“, renseigne Sandra Wilikens. Ce qui ne se fait pas sans casse. “Certaines fonctions disparaissent. Mais nous avons formulé une promesse: ‘job to job’. Une fonction perdue ici doit mener à une autre, que ce soit au sein de la banque, ou en dehors. Nous avons par exemple deux personnes qui suivent une formation de trois ans en infirmerie.

Or les “trajets de formation” ne peuvent accomplir de miracles. De détenteur d’un poste menacé, on peut basculer dans une cellule “reconversion”, comme chez Proximus. “Oui, nous avons des dizaines de personnes, pour lesquelles on ne trouve pas des jobs internes, mêmes pas avec une formation ciblée, confie Anne-Françoise Adams, parce que certaines fonctions arrêtent d’exister, ou ne sont pas accessibles vu leurs exigences physiques. Parfois, même avec des formations, on ne parvient pas à amener tout le monde à bouger. Alors, pour ces personnes, on trouve des missions temporaires en interne mais cette voie n’est pas illimitée non plus.

Où sont les “Stem”?

Évidemment, lorsqu’il s’agit de relier compétences acquises et attentes du marché, les regards se tournent vers l’enseignement. À raison. Même s’il est permis de se demander si les entreprises ne pourraient-elles pas, elles aussi, participer davantage à l’effort de guerre, glisse Philippe Ledent. “J’entends parfois des entreprises dire qu’elles cherchent quelqu’un qui en veut et doté d’un savoir-être convenable, raconte Arnaud le Grelle, directeur pour la Wallonie et Bruxelles de Federgon, la fédération des prestataires de services en ressources humaines. Peu importe les qualifications. Très bien. Sauf que les formations en entreprises ne courent pas les rues. Et on n’observe pas non plus de recrutement massif de gens non qualifiés mais volontaires.

L’enseignement, disions-nous. Où certains indicateurs sont au vert. Les filières scientifiques enregistrent des inscriptions en hausse, se réjouit-on à l’UCLouvain en cette rentrée 2019. “En cinq ans, le nombre de primo-inscrits dans les filières Stem (science, technologie, ingénierie et mathématiques, NDLR) a crû de près de 30%“, indique Michel Verleysen, doyen de l’École polytechnique. 517 en 2014 à l’UCLouvain, contre 656 en 2018. Soit une progression de 26,9%.

Qu’il convient toutefois de relativiser, à l’aune de plusieurs facteurs. “Parce que le nombre global d’étudiants est en hausse, de 20% sur dix ans. Parce que la proportion de femmes dans ces filières reste faible, entre 15 et 20%. On a beau faire des efforts, c’est regrettable. Enfin et surtout, le nombre d’étudiants y reste nettement insuffisant. Il faudrait presque le doubler.” Surtout que si les inscriptions grimpent, le nombre de diplômés a tendance, lui, à stagner: 323, toujours à l’UCLouvain, pour la cuvée 2014-2015, et 336 pour celle de 2017-2018.

Du codage, dès six ans!

Nettement plus d’étudiants? Ce n’est pas Agoria qui s’y opposera. “En Communauté française et en 2016, 16% des diplômés l’étaient dans une filière Stem, chiffre Dominique Demonté. Contre une moyenne de 25,6% dans l’Union européenne.” Agoria a fait ses comptes pour les ingénieurs. En vingt ans, le nombre de diplômés n’a fait que stagner: ils étaient 1.318 en 1998 et 1.279 en 2018. “Pour remplir les besoins actuels, il en faudrait 500 de plus par an!” Et, à l’horizon 2030, Agoria parle de presque 2.000.

Chez Federgon, on suggère par ailleurs de se pencher sur le fonctionnement des organismes publics en charge de la formation. “Ils font du très bon travail, avance Arnaud le Grelle. Mais manquent d’agilité. Dès qu’une formation avec cinq places est ouverte, ils se disent qu’ils répondent à la problématique. Alors que ce ne sont pas cinq places qu’il faudrait, mais cinq cents, si pas cinq mille. Trop rigides, ils ont du mal à s’adapter aux besoins. Pourquoi ne pas fermer un certain nombre de formations qui vivotent pour frapper un grand coup dans une filière porteuse? Eux, dans un esprit très service public, entendent aider tout le monde.” Et faire un petit peu de tout.C’est comme un commerçant qui mettrait tous ses jouets en vitrine, un de chaque. Tandis que son concurrent, qui aurait compris quel est LE jeu du moment, axerait toute sa vitrine sur ce produit phare.

On terminera sur une piste dessinée par Fabien Pinckaers. Qui ne s’étonne guère que la filière informatique soit peu ou prou boudée dans l’enseignement supérieur. “L’informatique est absente des primaires et des secondaires. Qui va, dans le supérieur, se lancer dans quelque chose qu’il ne connaît pas?” Pour le patron d’Odoo, la solution passerait par un apprentissage du codage dès le plus jeune âge. Du codage en primaire? “Dans le top dix des entreprises mondiales, vous en trouvez six qui ont été fondées par des développeurs. C’est le nouveau MBA, en plus efficace! Et puis, il faut cesser de voir le codage comme un métier, alors qu’il s’agit d’une compétence. Basée sur le raisonnement, la logique et stimulant la créativité. Ce n’est pas compliqué, les outils sont là, ludiques et accessibles pour les enfants. Voilà qui permettrait à la Belgique d’effectuer un bond de compétitivité et résoudrait à long terme un des soucis du marché de l’emploi.

Pourquoi cela ne “colle” pas?

Des personnes sans emploi. Et des emplois sans personne. Derrière cet apparent paradoxe du marché du travail se cache une double question.

La première est assez basique: si les demandeurs d’emploi ne peuvent répondre à cette offre de travail, c’est essentiellement faute de qualification. “C’est la base, assure Philippe Ledent. Notamment parce que la moitié d’entre eux ne disposent pas d’un diplôme du secondaire supérieur. La qualification constitue un énorme défi.

Il existe cependant un autre versant. Pourquoi le marché n’arrive-t-il pas à “absorber” cette main-d’œuvre non qualifiée? “Comme c’est davantage le cas aux États-Unis? Parce que nous sommes plutôt un pays à coût salarial élevé. Si la Belgique figure dans le peloton de tête des pays où la compétitivité est forte, ce n’est pas parce que le Belge est plus intelligent, mais parce que le travail à faible valeur ajoutée a été éliminé. Les métiers peu productifs ont été nettement plus robotisés ici qu’aux USA.

Que faire? “Travailler sur la qualification, estime l’économiste. Et rajouter une couche de flexibilité au système actuel. Sans tomber dans une flexibilité à tous crins qui n’est pas la voie à suivre, compte tenu des contraintes de la Belgique où la redistribution est forte. Il faudrait déjà cesser de fermer les yeux ou de réagir dans l’urgence, comme cela a été le cas avec ce système des 500 euros défiscalisés. Peut-être faudrait-il envisager un nouveau type de contrat flexible, pouvant se passer de la lourdeur administrative d’un statut social, mais respectant l’ensemble des règles, cotisations sociales en tête, compatible avec le statut de demandeur d’emploi et doté de plafonds, afin de ne pas cannibaliser les emplois salariés.

C’est ce qui s’appelle un ballon d’essai. 

Le Brabant Wallon, territoire apprenant?

“Aller dans l’action”: c’est le sens de cette initiative issue du Club of Brussels et du programme “Extrapreneurs” cornaqué par Michel de Kemmeter. Soutenue par la province du Brabant wallon et ses intercommunales, l’idée est de rassembler les forces vives du “BW” autour des “métiers de demain”. “Nous misons sur un modèle partagé, décentralisé de la formation professionnelle, explique Michel de Kemmeter. Des coachs, des tribus apprenantes et des entreprises, assistés par une plateforme en ligne. Quelque part, ce sera une forme d’Airbnb de la formation professionnelle.”

Le tout en tenant compte des caractéristiques du “BW”. “Tant ses forces, comme le nombre de travailleurs qualifiés, le taux d’emploi élevé, ses universités, ses terres fertiles ou encore sa vaste offre culturelle, que ses faiblesses, parmi lesquelles le transport et la mobilité”, détaille Michèle Pasture, qui pilotera le projet.

Projet dont les objectifs sont ambitieux: 25.000 personnes et 250.000 heures de cours par an. “Nous voulons générer une dynamique touchant des actifs dont le job va disparaître, des personnes ayant perdu leur emploi ou en burn-out, ou encore des jeunes en quête de sens. Et de voir s’il est possible de reproduire l’expérience, en l’adaptant aux spécificités d’autres territoires.”

À suivre sur extrapreneurs.org

Benoit Mathieu
Source: L’Echo

Cathobel – Collaborer pour la transition

Publié dans Cathobel le 2 juin 2019
Télécharger l’article complet (.pdf)

Responsabiliser et impliquer entreprises et individus ainsi que créer des partenariats, c’est le leitmotiv de Michel de Kemmeter, ingénieur-économiste et fondateur de Wise Holding. Il s’agit d’un groupe d’experts et d’entrepreneurs qui accompagne les particuliers et les entreprises dans la transition économique, responsable et sociale.

Michel de Kemmeter est en train de changer la manière de trouver des solutions aux enjeux que rencontrent les entreprises. Son modèle de l’économie s’appuie principalement sur le collaboratif. “Cela fait vingt ans que je fais des recherches sur la transition économique. Ici on s’est rendu compte que les entreprises elles-mêmes ne seraient pas capables de passer le cap des dix prochaines années. Il fallait venir avec une philosophie complètement nouvelle de l’économie”, explique-t-il.

Par ailleurs, il faut aborder un problème dans son ensemble – c’est-à-dire de façon systémique – au lieu de n’avoir qu’un seul angle de vue. “Si on ne prend qu’une partie du problème – rien que les déchets ou la gouvernance ou le style managérial, on ne trouve qu’une partie de la solution.”

Valeur(s) ajoutée(s)

Pour développer des solutions durables et à haute valeur ajoutée, l’équipe de Wise Holding a créé le projet “Extrapreneurs”, fi n 2017. Il rassemble des personnes créatives et innovantes – récemment diplômées ou en reconversion forcée ou volontaire – et des entreprises qui ont besoin de résoudre des problèmes. Contrairement à l’entrepreneur, qui assume le risque et manque souvent de ressources, l’extrapreneur crée un projet avec les ressources d’une grande entreprise mais sans compromettre sa vision.

Les entreprises sont donc stimulées à innover, elles apportent les moyens financiers (30.000€) et délèguent du personnel dans l’excubateur (c’est-à-dire un incubateur de solutions situé hors des murs de l’entreprise). “C’est tout un travail d’expliquer concrètement la valeur ajoutée que cela peut signifier pour les entreprises de collaborer entre industries, d’oser innover de façon différente, au service du progrès et du portefeuille. Comme ils sont tous repliés sur eux-mêmes, ils passent à côté d’opportunités fabuleuses.

Réflexion globale, action locale et durable

Dix-sept solutions ont déjà été trouvées et sont mises en place. Par exemple, “un des gros problèmes du recyclage c’est le transport et l’incinération. En créant des petites unités de recyclage décentralisé – au pied des hôpitaux, des immeubles, à côté des shoppings – nous pouvons traiter localement les déchets organiques, broyer les plastiques… Cela permet d’avoir de la matière première sur place et de créer des emplois locaux. Le recyclage des déchets alimentaires fournit du compost et des calories sur place dans des serres où on fera pousser des légumes. On crée ainsi des mini écosystèmes locaux. Personne n’y croyait mais cela répond à plein d’enjeux du recyclage.”

Une solution aux questions d’habitat va aussi voir le jour: “Neuf petites maisons écologiques et zéro énergie pour moins de 750€/mois, toutes factures comprises.

Ne pas créer de déchets

Le meilleur déchet est celui qui n’existe pas! Michel de Kemmeter annonce d’ailleurs la création d’un projet d’économie circulaire: “La réflexion est déjà en cours, on vient de discuter avec un des plus gros pollueurs de Belgique. Avant, ils n’osaient pas parler de leur problème de gestion des déchets à leurs clients et fournisseurs. Maintenant qu’ils commencent à en discuter, tout le monde vient aussi avec ses problèmes et ils se rendent compte que nous avons des solutions pour leurs clients. On va donc vers plus de collaboration, d’efficacité de ressources, moins de déchets…

Le projet “Extrapreneurs” s’appuie donc sur la puissance créative de tout un chacun et sur l’effi cacité systémique (autrement dit la recherche demulti-solutions). Son concepteur assure que ces projets sont rentables et créateurs d’emplois tout en répondant à un – mais souvent plusieurs – des 25 enjeux sociétaux.

Quels enjeux?

25 enjeux (démographie vieillissante, infrastructures vieillissantes, bâtiments vieillissants et énergivores…) pour lesquels Michel de Kemmeter et son équipe ont fixé des dates butoirs pour y répondre. Par exemple, en
2025, la Wallonie perdra une bonne partie des subventions de la Flandre et devra donc payer seule les pensions, le chômage… L’équipe est actuellement occupée à chiffrer et calculer les coûts de tous ces enjeux. Mais cela ne l’em-
pêche pas d’avancer en rassemblant les forces et les énergies.

Pour trouver des solutions durables, il faut sortir du cadre, prendre de l’alti-
tude. A l’instar du Suisse Bertrand Piccard – celui qui a créé l’avion solaire Solar Impulse –, les extrapreneurs ont adopté la devise: “Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.

Nancy Goethals
Journaliste multimédia

(English) Multisolutions for a sustainable system

Source : L’Echo
Translation : Club of Brussels

There remains only a decade to reduce our greenhouse gas emissions by 50% and avoid the word effects of global warming. However Belgium has opposed voting for the climate law which demands it takes up its international obligations. Thus it can be said that political quarrels and the economic interests of certain lobby groups violate our fundamental right to a functioning planet and those of generations to come.

A change of direction

Global warming is not the only environmental issue caused by human activity. There is also the destruction of biodiversity, dwindling ressources and environnemental pollution. These environmental emergencies demand demand a profound paradigme change, from the mode of production to consumption. The way of ‘running the household’, the economy, has to be questioned.

The environmental problems can be added to a list of societal issues that are as crucial. The job market has become more precarious and inequality is on the rise. The historical breadth of accumulated debt has made the financial system very vulnerable. The aging population, the changing nature of work, the renovation and construction of sustainable infrastructure bring forth large costs. The list is long.

These historical challenges cannot be resolved in a liner manner (one problem = one solution). We will have neither the time nor the money to do this. In contrast, we propose multiple solutions, systemic, that respond simultaneously to multiple issues, finally creating an ecosystem of solutions accelerating the learning curve and positive impact.

Instead of prohibiting, disincentivize

Based on the slowness and the hypocrisy of the politicians who are responsible, we imagined the measures that would need to be implemented. Based on our research and the expertises of our various profiles, we have built through collective intelligence several systemic solutions.

We suggest, for example, the introduction of a ‘green GDP’ as a new indicator of a country’s health and to lead politics in consequence: taxing ship fuel, plane fuel and other harmful components as well as production and importation relative of their carbon footprint. By building up on this powerful basis that is the voluntary modification of relative prices in order to internalise indirect effects – disincentivizing instead of prohibiting – allows renewable energies to prosper. For example, disincentivizing company cars will make a ‘mobility package’ more attractive.

In regards to agriculture, what appears to be the most important is to diminish subsidies of the PAC dedicated to chemical industrial agriculture and to support projects that favour local biodiversity, agro-ecology and the rehabilitation of degraded land. One of our experts developed in regards to this a model of local production of vegetable proteins. Experimented already in a distillery, re-planting as part of a crop rotation system demonstrates a return that is twice as effective as intensive agriculture. These methods create a useful and sensible labor. Produce very rich in protein could also directly feed the cattle and aquaculture industry.

Moving upstream

The reimbursement of preventive medicine by social security is equally a multiple solution. The free sessions and coaching aimed at individuals and groups on risk prevention will be both a social and financial gain : decrease in future costs linked to curative healthcare, better mental and emotional health, lessening of stress and burn-outs and improvements in employment.

Other examples of propositions: provide a cultural service of 6 months for those not working – after their studies – to facilitate their orientation, social inclusion, and to improve the innovation and the creativity of the youth, reduce isolation or even facilitate multi cultural and generational interaction, all while improving the skills and futures of job seekers. An annual reminder for the other generations could also be possible, with an emphasis on those 50+.

All of these propositions are systemic ; they resolve multiple problematic issues, costing less while being more effective. This is why we think that this methodology must become popular and used by policy makers.

But… There is an essential requirement for this to succeed: the projects have to be led by people who are authentic and in service of common progress, people who have begun to really work on their personal conscience. Otherwise everything will ring hollow, and at the first attempt the projects will stall.

 

Workshop participants : Sarah Zamoum, Theophile Lienhardt, Julie Verhulst, Christian Ghymers, Michel de Kemmeter, Michèle Pasture, Antoine Arnould, Benoît de Bellefroid, Sven Van Kerkhoven, Bruno Arnould, Thibault de La Motte.