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Des experts ont identifié 26 enjeux que le pays doit résoudre coûte que coûte. L’ardoise est salée.
2030. C’est la deadline que s’est fixée Michel de Kemmeter, expert en transition économique et fondateur du think tank Club of Brussels. D’ici-là, estime-t-il, faute d’avoir pris les mesures nécessaires, il faudra résoudre plusieurs problèmes en même temps: catastrophes naturelles, pensions, transition énergétique, cybersécurité, absentéisme longue durée… Il a identifié 26 enjeux, les a chiffrés. Et l’ardoise est énorme: d’ici 2030, il faudra rassembler 9.000 milliards d’euros, plus de 20 fois le PIB de la Belgique. “Tous ces enjeux sont en train de converger, et vont éclater simultanément, le tout pour la plupart avant 2030. C’est du jamais vu.” Et de citer le chamboulement du marché du travail à cause des innovations technologiques. “Deux tiers des métiers vont muter. Comment former 20 fois plus de personnes qu’aujourd’hui?” Dont coût: 38,5 milliards d’euros.
Autre exemple: la rénovation des bâtiments, “des millions de mètres carrés d’immobilier public, la plus grande partie est obsolète, à abattre ou à rénover”. Dont coût, l’un des plus gros: 2.250 milliards d’euros. L’absentéisme, les maladies de longue durée, les burn-outs: 297 milliards d’euros. Et ainsi de suite…
Doit-on baisser les bras? Non, répond l’expert qui se dit optimiste pour la première fois depuis qu’il a redéposé ses valises en Belgique il y a deux ans. “C’est la première fois qu’une fenêtre s’ouvre à ce point: le pouvoir est vraiment dans les mains des gens et de leur créativité entrepreneuriale. Tant les dirigeants d’entreprise que le monde politique sont terrifiés devant l’ampleur de ces enjeux multiples.” Et de conclure: “On n’a plus le choix: on ne peut plus penser de cette manière linéaire qui consiste à trouver une solution pour chaque enjeu. Avec ce constat, on met échec et mat la pensée économique traditionnelle et nos dirigeants politiques qui proposent des micro-solutions subsidiées.”