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Qui peut nous sauver ?
Chacun se souvient de la chansonnette :
“Zorro est arrivvééé-ééé-ééééé, sans s’presséééé-éééé-ééééé”
…Mais, qui sera notre Zorro ?
Grand patron de banques centrales ? Le patron de la planche à billets ?
Un vaccin magique ?
Ou encore – pour certains – le Superman ?
Tant qu’on y est hein, on a merdé, que le Superman revienne donc pour arranger les bidons d’un coup de baguette magique…
Non, c’est un peu court.
Non, ce sera Zorro.
Et Zorro, c’est toi, c’est moi…
C’est lui qui apportera les bonnes solutions.
Si chacun de nous fait l’effort de se réaliser, nous aurons un réelle armée de “justes”.Zorro n’a en fait rien à gagner à jouer le justicier, si ce n’est sa puissance de décision et autonomie, ses valeurs, son honneur. Un profond sentiment d’appartenance.
Tout ce que notamment le “système européen” ne nous a pas apporté.
Ce cavalier qui surgit hors de la nuit, c’est chacun de nous. Chacun qui aura courageusement répondu à cet appel.
N’est-ce pas une question que d’argent ?
Et non, il ne s’agira pas simplement d’injecter 40 ou 50 milliards dans l’économie. Non, car ce choc nous a touché dans de nombreux aspects de nos vies.
C’est la recette ancienne comme en 2009, comme on on a rien d’autre de mieux. Mais là ça va fonctionner beaucoup moins bien – car on aura pas revisité toutes ces autres dimensions.
Quels aspects sont touchés directement ?
- Santé physique : mise en perspective de notre système de soins, préventif et curatif.
- Santé émotionnelle et mentale: Une fois sortis du lockdown, comment faire pour ne pas devenir fous ? Notre impuissance face à toutes ces incohérences dont nous sommes témoin, le stress, les peurs – et notre incapacité d’agir.
- Education : quelles sont les compétences absolument essentielles pour l’avenir? Et quelles méthodes de formation ?
- Travail: rythme, sens, vision, organisation, bullshit ou pas ? En fait, c’est quoi les jobs de demain ? Les vrais ? Le mien ? Comment on va l’organiser de façon vertueuse ?
- Famille: valeurs, relations, projets, affectif, fake ou non ?
- Consommation: nécessaire ou pas, destructeur ou régénérateur, stop ou encore ?
- Loisirs: ressourcant ou pas, regénérateur ou leurre ?
- Politique et citoyenneté: démocratie, données personnelles, participation aux décisions politiques, niveaux de pouvoir ? Et qu’en est-il de la représentativité ? Comment passer d’un ruissellement par élections à l’émanation par la participation responsable ?
- Technologie: pour le meilleur ou pour le pire ? Et où se trouve la ligne de démarcation, de décision, de rupture dépassant le point d’équilibre menant la catastrophe ?
- Environnement: le lockdown provoque un assainissement rapide, mais une fois stoppé, veut-on que cela recommence – mais en pire ?
- Nutrition: on fait quoi si les chaînes de fournisseurs se cassent ?
- Liens sociaux: comment communique-t’on ? Pourquoi faire ? Avec qui ? On parle de quoi ? Sur qui puis-je vraiment compter ?
- Art, sport et culture: on fait quoi dans le monde sans toutes ces merveilles ?
- Investir: en quoi faut-il investir finalement si tout se plante ?
Et nous pouvons traverser les autres aspects un par un en se posant le même genre de questions…
Qui a la solution – ou tout au moins un début de réponse ?
Il va falloir, idéalement, un panel de sages. De vrais sages. Comme les druides qui viennent partager leurs meilleures pratiques, appelons-les à la rescousse.
Mais Seigneur, où sont-ils ?
Ils ont toujours été là, mais nous ne les avons pas vraiment écouté. Ce sont les sages, les indiens, les aborigènes, les chamans, les spirituels, les marabouts, les moines,… Leurs témoignages sont là, partout, même sur internet et youtube. Allez les chercher, mettez-les à la queue-leu-leu, et vous verrez qu’ils disent pratiquement tous la même chose.
Tous ces sages, malgré les apparences, sont au coeur même du système humain, et non pas en marge. Mentors, spirituels, leaders éclairés, des gens parfois très simples mais avec une profondeur de regard et compréhension. Ils sont trop souvent sous les radars. Et d’ailleurs, chacun de nous a la possibilité de devenir ce sage. Le piège de la démocratie c’est la foule, et non pas l’individu et sa puissance.
Depuis toujours. Nous n’en avons fait qu’à notre tête comme des ados, comme l’élève Ducobu qui s’acharne dans ses bêtises.
Mais c’est pas grâve, après la crise d’ado arrive la maturité.. et tout va très vite.
Tout le monde parle de systémique, c’est un truc compliqué, non ?
Il va un moment falloir accepter que pour pouvoir gérer les enjeux, les crises systémiques – car un problème provoque un autre – nous allons devoir nous approprier les clés de base des solutions systémiques.
Oups, systémique, c’est quoi?Un truc où tout est relié à tout… Comme une toile d’araignée ?
Ouaip.
Et comment on s’en sort ?
Ensemble ! En “intelligence collective”.
Comme les schtroumpfs.
Chacun avec sa spécialité, sa perspective, son identité unique et différente, son angle, ses talents.
Humblement, sans se la jouer au plus malin.
Nous aurons réellement besoin de chacun !
Les solutions systémiques sont, en bref:
- Multisolutions: chaque chose que vous faites doit servir plusieurs enjeux à la fois
- Multivaleurs: la valeur c’est pas que l’argent, mais il y a 7 bilans à faire. Bien commun, connaissances, communication et communautés, émotionnel, processus, financier et finalement le bilan de nos actions sur la terre
- Multiressources: il fait développer une intelligence collaborative qui permet la mise en lien de ressources sous-utilisées. Pour faire plus efficace et moins cher.
- Multipassions et multitalents: chacun doit chercher et trouver, puis combiner ses passions, talents – dans le coeur de ce qu’il est et ensuite de ce qu’il fait – en ce quelque-chose de magique qui fera de lui ce héros unique.
- Communautés résilientes : créez votre tribu d’apprentissage et connectez-vous à une communauté existante.
- Actions multifocus : après avoir plongé dans tous les liens entre votre sujet et le contexte, créez vos actions multiples, qui feront mouche à plusieurs niveaux
- Reconnexion épanouissante : le coeur du truc, votre reconnexion à la terre-même, et à votre raison d’être sur cette planète. Et… rayonnez à fond qui vous êtes, dans la joie et la bonne humeur.
Il sortira deux types de personnes de ce lockdown
- Ceux qui auront fait le choix de leur propre vérité. Et qui arrêteront de faire ce que d’autres veulent pour lui. Celui qui suit sa propre voie et courageusement part à l’aventure de la découverte de lui-même, du monde, et de participer à cet énorme chantier de reconstruction du monde.
et - Ceux qui préfèrent rester dépendants, par peur et manque de confiance en eux, d’un discours faussement rassurant mais avec une belle “story”. Les entreprises et gouvernements qui font de la peur leurs commerce, les récupéreront.
Peu de place pour le gris, l’entre-deux. Ce sera vraiment stop ou encore… la stagnation dans les peu certitudes soi-disant rassurantes qui nous échapperont une à une, ou l’aventure d’avancer en vrai vers ce quelque-chose qu’on sent mais qui doit encore se co-construire chemin faisant.
Le ralentissement nous aura obligé à nous poser des bonnes questions, la cohérence personnelle émergente, les tripes et le coeur qui peuvent enfin parler, durdur de “revenir en arrière”.
Jommeke a toujours été prêt à l’aventure, pour aider, servir, sauver, découvrir, avec courage simplicité et curiosité. Même pas peur.
A nous aussi maintenant.
Une posture cohérente, à quoi ça sert ?
L’incohérence sera beaucoup plus frappante, le stress insupportable, les vraies valeurs nous appelant de plus en plus fort.
Le défi sera de canaliser les énergies, velléités et intentions, de façon cohérente. Tous vers la même direction d’un monde meilleur. Ceci au risque de perdre de nombreuses personnes en route. Clairement, il va falloir “faire avec” et non pas “se battre contre”. Une seule clé suprême: l’humilité. Savoir qu’on ne sait pas, uniquement que le chemin se fera tout en marchant, ensemble.
Le petit poucet dans son combat contre l’ogre, laisse des petits cailloux blancs derrière lui. C’est pour se rappeler d’où il vient. Il est prévoyant et il a su utiliser les ressources à sa disposition pour se sortir de sa situation. Il a su utiliser la ruse pour déjouer l’appétit meurtrier de l’ogre. Avec un désir de vengeance, l’ogre utilisa ses bottes de sept lieux pour courir après les enfants afin de les manger. Lorsqu’il fut endormi, le petit poucet utilisa cet outil magique pour aller chercher l’or dans la maison de l’ogre. Il est futé et il est capable d’utiliser les outils pour le bien de sa famille, lorsque d’autres les utilisent pour leur avidité.
L’ampleur des enjeux
Les enjeux qui s’annoncent sont forts et nombreux. Il y a toujours eu des changements, certes, mais à ce point non. Une vingtaine d’enjeux vont venir converger en 10 à 15 ans: financiers, environnementaux, sociaux, technologiques, énergétiques, humains, … Tout calculé mis bout à bout la facture excède les 9 trilliards uniquement pour la Belgique, avec les méthodes “anciennes”.
Les gérer un à un ne sera pas possible. Ils sont trop nombreux, et arrivent trop vite l’un après l’autre. Et comme nous sommes encore trop individualistes, nous ne sommes pas encore très bien organisés face à tous ces ennemis. Il y a même des gens qui ne savent pas qu’ils sont déjà sur notre terrain… devant nos yeux.
Comme une armée qui attaque en surnombre – seul un super héros est capable de les maîtriser tous à la fois. Ou encore, c’est possible de les maîtriser, mais alors tous ensemble, en intelligence collective. Et en connaissance de cause – il faut connaître ses ennemis, comprendre ces enjeux. Et… être plus malin qu’eux… comme Astérix et Obélix. Sans oublier Idéfix !
Et… dans la joie et la bonne humeur. Tant qu’à faire. La peur et le stress sont de très mauvais conseillers.Si chacun amène son couteau suisse, ses multisolutions, alors ensemble nous aurons un écosystème de millions de solutions – et nous pourrons accélérer la co-construction de ce monde dont nous rêvons finalement tous.
A vos armes !
Mais en fait, il nous manque des outils de transition. Oups. Pas possible de partir sans s’armer. On ne ferait vraiment pas long feu… Car nos cerveaux sont très bien préparés pour répondre de façon automatique aux stimuli d’un monde structuré, mais tellement peu préparés à rebondir de façon agile, s’adapter suite à un choc, se réinventer suite à des remise en questions. Nous devons réveiller nos cerveaux créatifs. Individuellement et collectivement. Car nous sommes collectivement hypnotisés par dogmes, structures, croyances, et en plus, galvanisés par les peurs.
Ces outils de transition existent pourtant déjà. Grâce à notre ami Inspecteur Gadget et ses couteaux suisses et divers outils !
Uhhh… mais quelles qualités avoir pour réussir ?
Après avoir mis ensemble travaux de systémiciens, neurosciences, psychologie, comme notamment Fradin, Cyrulnik, Taleb, Morin, Kübler-Ross, il en ressort que nous sommes invités à développer certaines qualités, afin de ne pas être pris au dépourvu.
Mesurer ce qui importe vraiment, les vraies valeurs tangibles et intangibles, comme Achille Talon, plutôt que de ne se braquer que sur l’argent.
La curiosité au lieu d’être routinier, comme Tintin face à ses rencontres improbables.
L’acceptation des situations (au lieu d’être rigide et aveugle), comme Lucky Luke au coeur de ses aventures. Sans chipoter ni pleurnicher. Nous sommes tous dans le même bateau.
La nuance au lieu du simplisme, comme Blake et Mortimer face à une énigme.
La relativité s’opposant au sentiment d’évidence, comme Le Chat face à ses observations.
La réflexion logique face à l’empirisme, comme Astérix face à ses défis énormes posés par l’armée romaine.
L’opinion personnelle s’opposant à l’image sociale, comme Titeuf qui ne prend rien pour argent comptant.
Le courage au lieu de la peur, comme Jommeke qui part à l’aventure pour sauver ses amis face au méchant Anatole.
L’humilité au lieu de l’orgueil, comme Bécassine:
L’empathie au lieu de l’égoïsme, comme Le Psy:
La débrouillardise, comme la patrouille des castors, au lieu de la paresse:
Servir d’abord le bien commun comme le Grand Schtroumpf, plutôt que son égo:
Chercher justesse et cohérence comme Alix, plutôt que de se sortir d’affaire en magouillant ou en baratinant.
Combiner ingéniosité, expérimentation directe et recherches scientifiques transversales comme Gaston, plutôt que de rester dans un silo unique.
Conclusions
Notre vision de l’après, en termes d’économie et de société, sachant ce qui s’annonce sur 10-15 ans, est une économie bien maillée localement, connectée avec le meilleur en termes de pratiques et de l’état de l’art, globalement – à travers communautés d’intérêt – des “Clusters 3.0” – des “Pôles de Connaissances” en quelque sorte. Localement car, à la façon des mangroves, ces économies sont nettement plus résilientes, solides et résistantes, robustes sans rigidité, que des économies de hier, avec chaînes de valeur mondiales très vulnérables.
Des liens divers, faisant circuler la vie et la valeur, comme racines et lianes relient tout le vivant dans la jungle Palombie, du Marsupilami.
Donc, comme les mangroves qui protègent les berges, écosystèmes et villages attenants, les économies systémiques “glocales” (un combiné intelligent de Global-et-Local) protègent les gens et les organisations contre les chocs successifs des prochaines décennies, autant que sont des îlots de résilience qui permettent de progresser en apprentissages humaines et collectifs, en multisolutions systémiques business, en conscience collective (face à un “empire romain” qui essayera de conquérir pour asservir et détruire la culture locale).
C’est par le lien, par l’acte organisé en communautés… et donc c’est alors que nous pourrons créer l’irréductibilité comme le village d’Astérix et Obelix, et résister contre cet Empire Romain qui veut tout controler – sauf que Rome est tombée depuis 2000 ans, et que l’enjeu ici est de résister contre la peur, la haine, la solitude, le désespoir. Car ce sont ceux-ci à présent ravagent les coeurs et les campagnes. Mieux encore, la transformer en énergie créative, en action collective, en innovation, en joie et bonne humeur. Même si parfois on peut avoir peur hein… C’est parfaitement normal. C’est l’humilité de dire “je ne sais pas”, et la solidarité, cette certitude que nous ne sommes pas seuls, qui nous permettra de la traverser.
Le “Plan S” de Club of Brussels servira à cette cause: co-construire ces “îlots de résilience”.
Suite au prochain article…
Michel de Kemmeter
Vincent Dussaiwoir